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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

vendredi, août 22, 2008

CHAPITRE II

L'ÈRE SYNARCHIQUE COMMENCE

(Pacte Synarchique)


LE MOUVEMENT SYNARCHIQUE

En 1917, le Pape fait une proposition de paix. Son offre est repoussée. Une autre proposition est faite alors par Charles d'Autriche et l'Impératrice Zita, aidée de notre côté par deux princes français: Sixte et Xavier de Bourbon-Parme. Cette nouvelle offre, acceptée par Poincaré et Lloyd George échoue, mise en échec par le ministre italien et par Ribot, Président du Conseil français. Des centaines de milliers de morts payent ce double refus que motive l'absence de trois conditions majeures, comprises depuis longtemps dans les buts des Hautes Maçonneries: la destruction de l'Autriche, nation catholique (cette condition faisait déjà partie du programme des Rose-Croix au XVIIe siècle), un plan de Société des Nations, la création de nouvelles puissances, notamment de la Tchécoslovaquie.

Cette dernière condition n'était pas la moindre, comme on le verra à Yalta; c'est pourquoi, en cette même année 1917, les obédiences maçonniques alliées, c'est-à-dire la basse maçonnerie, se réunissent en congrès, à Paris, où l'on décide le sauvetage de l'Allemagne mais pas de sa dynastie, l'écrasement de l'Autriche, un nouveau découpage de l'Europe centrale et surtout la création de la Société des Nations, première ébauche - éphémère - d'un gouvernement mondial. C'est ensuite la Paix de Versailles, à laquelle participent le Fr`re-Maçon Lebey, Grand Maître du Grand-Orient de France, et le colonel House, conseiller de Wilson, membre de la société secrète des Masters of Wisdom, accompagné des premiers éléments du fameux Council of Foreign Relations qui exercera une influence décisive sur la politique mondialiste.

La Russie soviétique est un fait accompli, en exécution d'un plan déjà séculaire, qu'il nous faudra expliquer en un chapitre spécial, à cause de son importance.

Tel est le nouvel état de l'Europe. Comme après 1870, on allait préparer la prochaine étape, MAIS CETTE FOIS - ET CECI EST CAPITAL - il ne s'agissait plus d'agencer un nouveau programme, de mettre sur le métier un autre plan adapté à quelque objectif secondaire; il n'était plus question d'imaginer un dispositif visant à une redistribution territoriale provisoire. Non! Cette fois l'Europe - sinon les autres continents - pièce maitresse dans l'édification du système, était prête à recevoir purement et simplement l'impulsion décisive et à la transmettre.

L'heure était donc arrivée de lancer le MOUVEMENT SYNARCHIQUE dans le public, de travailler la pâte internationale pour y modeler directement le profil du Grand Œuvre sur le plan enfin désocculté, déjà vieux de trois siècles, exposé par le Rose-Croix Coménius, réexposé par Saint-Yves d'Alveydre et qui trouvera son expression modernisée dans le Pacte synarchique.

Dès ce moment, un phénomène curieux se produit. On a donné l'essor au bolchevisme dans un grand pays. À la suite du consortium judéo-germano-américain qui l'a financé, les diplomates alliés se sont prononcés pour l'abdication du Czar. On a donc installé - c'est chose faite - le communisme en Russie. Et voici maintenant qu'on le tient pour un danger! C'en est un, en effet, mais qu'il ne faut pas écarter, anéantir; il faut seulement l'endiguer, le limiter. Il suffirait de rien pour l'étouffer, ne fût-ce qu'en le laissant mourir de l'effondrement économique où il a mené la Russie. Bien au contraire, on le remonte. Son existence est nécessaire, non pas certes pour une immédiate révolution universelle car on élimine rapidement le trotzkysme au bénéfice de Lénine, on réprime impitoyablement le communisme en Hongrie, en Allemagne, en Italie. Mais on a besoin d'une formidable puissance communiste, capable d'accélérer par rayonnement la progression du socialisme en tous lieux (théorie léniniste) et pour fournir un argument à l'inévitable, l'impérieuse transformation synarchique des nations.

Son existence est encore nécessaire au jeu diplomatique qui coupera l'Europe en deux, conformément au plan du Rideau de fer. Son existence enfin constituera pour l'Intelligentsia new-yorkaise un formidable moyen de pression sur l'Occident et sur l'Asie, pour assurer le leadership américain, conformément au dessein initial du Palladisme. On le remonte donc et, tandis que se profile à l'horizon la Nouvelle économie politique (NEP) russe, évocatrice du nom d'Achberg, Président de la Banque Nya de Stockholm, qui en est l'inspirateur, naît un mouvement, organisateur d'une Europe nouvelle, d'apparence opposée au communisme soviétique, qui lui sert de repoussoir, et par conséquent, de point d'appui... Ce mouvement entend tenir compte de l'existence du communisme, diplomatiquement reconnu et qu'on regonfle à grand frais, comme d'une fatalité historique et d'une extrémité à éviter à tout prix. Pour sauver l'Europe, on offre donc à celle-ci la même révolution mais par la technique, un régime semblable mais sous la forme moins brutale de la Synarchie.

Nous sommes en 1922; c'est le Mouvement Pan-Européen, créé à Vienne, par le Comte de Coudenhove-Kalergi.

Celui-ci est de lointaine origine flamande. Sa grand-mère, Marie Kalergi, née en 1860, fut l'amie de Bismarck, de Henri Heine, de Wagner, c'est-à-dire qu'elle vécut dans un milieu passablement initié. Son petit-fils qui nous occupe, né en 1894, de mère japonaise, bénéficie par son ascendance de croisements internationaux variés; il habite Vienne, ce qui ne l'empêche pas, nous dit-il, d'être Français.

En 1923, il crée l'Union Pan-Européenne, édite en 1924 la Revue Pan-Europe. réunit en 1926 en un premier Congrès, présidé par le Frère-Maçon Bénès (Tchécoslovaquie), un Français: Caillaux, Loebe (Allemagne), le Frère-Maçon Nitti (Italie), et Mgr Seipel (Autriche). Il inspire en 1928 au Frère-Maçon Aristide Briand, Président du Conseil, le fameux mémorandum Pan-Européen, adressé à vingt-six gouvernements. En 1931, il édite son Staline et Co, en même temps que Révolution par la technique". Nous voilà donc tout à fait dans la tradition de Fabre d'Olivet et de Saint-Yves d'Alveydre.

Coudenhove-Kalergi a, de plus, ses petites entrées, tout à fait privilégiées, auprès des Chefs d'États, car il n'a pas seulement M. Spaak pour ami et disciple. Lors d'une conférence au sommet, réservée aux chefs de gouvernements des quatre Grands, Coudenhove-Kalergi est invité, lui tout seul, si nous en croyons la presse. Il est reçu à l'Elysée par le Général de Gaulle; il en fait état publiquement, dans une lettre ouverte reproduite par Le Figaro qui publie régulièrement ses petits articles, presque toujours en italique, aux allures de communiqués officiels, et que seuls peuvent parfaitement comprendre les Initiés.

M. de Coudenhove-Kalergi est le porte-parole de la Synarchie en Europe. Sa doctrine, comme celle de Saint-Yves d'Alveydre, est le Fédéralisme international.

En 1922 donc, année de la marche sur Rome, s'organise en France, dans le plus grand secret, le Mouvement synarchique d'Empire (M.S.E.) dont le Pacte sera la charte, tandis que vont graviter, autour de lui, au grand jour, sous l'impulsion de Jean Coutrot, une floraison de groupes européens, telle l'Union douanière (1927) sous la présidence de Briand, qui vient de signer le pacte de Locarno (1) en 1925, avant de lancer son mémorandum (1930) sur le fédéralisme européen. Ces groupes, ce seront encore: la Fédération européenne des Parlementaires (1930), l'Union Jeune Europe (1936) et bien d'autres. Nous n'en suivrons pas la succession.


LE PACTE SYNARCHIQUE

Nous voilà donc bien maintenant dans le mouvement.

Mais le problème ne consiste pas seulement à faire du bruit, un bruit qui n'aurait sans doute pas, dans le public, la résonance que l'on désire. Pour garder le ton juste, il faut un diapason; il faut aussi des chefs pour conduire les différents orchestres, bien formés, les uns Initiés, les autres qui s'ignorent. Le Pacte synarchique pour l'Empire Français, dont il faut placer l'apparition dans la clandestinité en 1935, est maintenant bien connu. Sa découverte, dans une loge martiniste de Lyon, remonte à 1941 (2) et depuis, il a fait l'objet de deux publications dont la plus récente dans l'ouvrage de M. Coston Les Technocrates de la Synarchie. Mais, à l'époque, il n'était destiné qu'aux adeptes signataires de l'engagement dans le Mouvement. Chef-d'œuvre, comme tous les documents de ce genre, d'occultisme déguisé, le langage du Pacte, quoique s'adressant à des profanes n'est vraiment compréhensible que pour les occultistes et ne s'éclaire que par un autre document contemporain, le Schéma de l'Archétype social, beaucoup moins connu et, lui aussi, d'origine martiniste.

Ne nous occupons présentement que du contenu du Pacte relatif à l'organisation du Gouvernement mondial. Il garde la tradition des trois conseils de base, envisagés par les anciens Rose-Croix avec la modification par Saint-Yves d'Alveydre: Conseil des Églises (culturel), Conseil des États (politique), Conseil des Communes (économique). À ce dernier, il attribue plus particulièrement la fonction emporocratique préconisée comme moyen et non comme fin de gouvernement par Fabre d'Olivet en 1824. Quoi que puissent dire des origines récentes de la Technocratie, les plumitifs attitrés des revues économiques, c'est bien là qu'il faut en chercher l'inspiration et les motifs profonds. Et Fabre d'Olivet, loin d'être économiste, cultivait les sciences occultes.

Nous sommes obligés de constater, malgré toutes les dénégations, que les fameux financiers qui mènent le monde ne font que mettre en œuvre, dans leur intérêt bien sûr, les théories des sociétés secrètes sises de part et d'autres de l'Océan et chez nous, plus particulièrement, celles qui ont été mises en forme par le grand scoliaste de la Synarchie ésotérique Saint-Yves d'Alveydre. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir les ressemblances entre ces théories plus que séculaires et les réalisations: l'O.N.U., l'U.N.E.S.C.O., le primat de l'économie, ce dernier consacré d'ailleurs par les réunions secrètes que décrira un prochain chapitre. Comme un miroir fidèle, les textes du Pacte synarchique reflètent la complicité de l'humanisme initiatique avec l'impérialisme financier, israélite en majeure partie. L'imperium mundi (la domination universelle) ne peut d'ailleurs se concevoir dans ses principes, ses moyens et sa durée, sans un dogme, non pas seulement philosophique mais quasi-religieux, qu'implicitement invoquent les vedettes de la politique et de l'économie. Ce furent, en effet, Albert Pike et Adriano Lemmi qui, en 1888, lancèrent dans les loges maçonniques européennes la campagne du pacifisme universel qui devait aboutir à la Société des Nations. Jacob Schiff, Kuhn, Loeb et Warbourg ont financé la révolution de 1917, mais ce sont bien des groupes maçonniques qui ont fait en Russie les travaux de sape et creusé les puits de mine. Si, à présent, les maîtres de l'or brassent le monde, désarticulent l'Europe, c'est encore parce que l'idée synarchique fit son chemin dans tous les cercles hermétiques avant d'apparaître en public en 1922. Nous pouvons affirmer, en toute certitude, qu'un Jean Coutrot, par exemple, dont certains partenaires sont aujourd'hui sur le théâtre politique, n'avait pas seulement dans l'esprit une technocratie neutraliste du Gouvernement mondial mais bien une église universelle syncrétiste. Ne faut-il pas qu'il en soit ainsi pour en arriver à une formule de ce Gouvernement mondial comprenant:

Un ordre social économique de tous les peuples

Un ordre culturel de toutes les nations

Un ordre fédéral de tous les empires

Au sein d'une réelle Société des Nations dont la loi soit basée justement sur les profondes réalités de la vie culturelles du monde.


(Pacte Synarchique n° 591)

Le Pacte, on le voit, de même que les précédents documents depuis le XVIIe siècle, insiste donc, lui aussi, sur l'importance, dans l'ordre hiérarchique, de la Primauté du Spirituel, expression qu'on lit en toutes lettres dans son texte, tout en donnant la priorité, dans l'ordre chronologique, à l'organisation économique. À ce dernier point de vue, on y trouve d'amples développements sur les Technocraties nationale et internationale et, à cette nouveauté, s'ajoute la part faite au fascisme, au national-socialisme, à la décolonisation (qui s'opérera plus tard) et enfin à la division géopolitique du monde en cinq grandes sociétés mineures pourvues de leur gouvernement placé, bien entendu, sous l'autorité du Gouvernement mondial. Ces cinq divisions les voici: la Pan-Eurafrique (Europe et Afrique), l'U.R.S.S. et ses possessions européennes (à l'intérieur du Rideau de fer non encore réalisé), les Nations Pan-Asiatiques, l'Angleterre et son Commonwealth, la Pan-Amérique. Ici, une remarque essentielle s'impose: nous sommes en 1935, le leadership américain n'y est ni reconnu ni mentionné. La doctrine des Hautes Maçonneries européennes - le Martinisme en particulier - se règle donc exactement sur le désaccord de 1893 que nous avons signalé à propos des prétentions du Palladisme.

Cette période d'après guerre, entre 1918 et 1940, est une période relativement favorable à la politique anglaise.

La part réservée dans le Pacte à l'Angleterre - qui n'est pas encore à la remorque des États-Unis comme elle le sera en 1944, ainsi que l'annonçait Andrew Carnegie, dans la page que nous avons citée - cette part, disons-nous, est très belle: on ne touche pas à ses Dominions. Ainsi, ce que nous avons appelé le Gaullisme avant la lettre, cette réaction anti-américaine de très hautes instances initiatiques européennes, subsiste toujours à l'état d'opposition. Elle ne se manifestera que plus tard par la politique que nous connaissons.

Mais d'ores et déjà, une autre opposition s'élève contre la domination en perspective des Hautes Maçonneries anglo-saxonnes; c'est celle des Maçonneries prussiennes et de l'Hitlérisme grandissant.

La guerre est inévitable.


L'ÉTENDARD NOIR, BLANC, ROUGE.
LA GUERRE DE 1940.


En 1922 apparaissait donc le Mouvement synarchique européen.
Cette même année précisément et non pas par l'effet du hasard se produisit un événement ignoré du public. Trois Hautes Loges-mères d'obédience prussienne se retiraient de l'Union des Grandes Loges allemandes. Que signifiait donc ce retrait?

À cette époque, il y avait deux groupes de loges en Allemagne: les loges Vieux prussiennes, nationalistes, aristocratiques, voire militaires et anti-juives, se référant au johannisme maçonnique, aux traditions templières de l'époque de Frédéric II le Grand et les loges humanitaires se rattachant aux constitutions d'Anderson (maçonnerie universelle).

Le premier groupe s'opposait au second dans cette Allemagne révolutionnaire de 1918 comme il s'opposera à un troisième groupe international qui vit le jour en 1930. Il s'y opposait, non pas en considération du Grand Œuvre, BUT FINAL, ESSENTIELLEMENT ANTICATHOLIQUE DE LA MAÇONNERIE, mais en raison du traité de Versailles qui favorisait la domination judéo-anglo-saxonne dans les mouvements européens et mondialistes.

Dès 1922, les "Alt-Prussische" avaient replacé sur leurs murs l'étendard noir, blanc, rouge.

L'Hitlérisme allait faire son entrée. Et il allait faire sa fortune pour quatre motifs qui n'excluent pas d'autres facteurs, bien entendu, mais qui, dans l'ordre international, ont une grande importance.

Premier motif: c'est le traité de Versailles dirigé contre les Hohenzollern, n'entendant pas démolir l'Allemagne, comme il avait fait de l'empire austro-hongrois. Cependant, il l'avait laissée en proie à la révolution et le bolchevisme s'empara de l'Allemagne en 1918. Or, l'extension militaire et politique du régime soviétique dans toute l'Europe centrale n'était pas alors désirable. Trop d'intérêts s'y opposaient, surtout anglais, même américains et, d'autre part, la rapide expansion d'un communisme panslave - qu'on aurait pu étouffer dans l'œuf - ne correspondait pas au rôle qu'on attendait de lui. Il fallait le contenir. Lady Queensborough, dans son intéressant ouvrage Occult Theocracy, a noté le fait:


Après la guerre européenne de 1914, certaines banques, conscientes de la menace du satanisme, rebaptisèrent le bolchevisme de crainte que le monstre ne leur échappât des mains. Elles choisirent certains hommes dont l'intégrité, le patriotisme et le courage leur donnaient confiance et, leur payant un salaire, les tinrent prêts, comme un noyau, pour se rallier à un chef au signal donné.

(Tome l, page 619)

De fait, si l'on s'en réfère à ce que le Charivari nous dit d'un livre: Sources financières du National-Socialisme, paru à Amsterdam en 1933 dont tous les exemplaires disparurent et auquel il n'a pas été donné de démenti, dès 1929 la Guarantee Trust cherchait un homme pour faire une contre-révolution nationale. Elle trouva Hitler. Son premier versement aurait eu lieu chez les banquiers allemands Mendelshon. Il y aurait eu des rencontres. La grosse affaire aurait été financée ensuite par la Guarantee Trust, Deterding, Président de la Royal Deutsh (Shell, B.P., etc.) toujours par l'intermédiaire de Mendelsohn puis de la Rotterdamshe Bank et du Banco Commerciale Italiano.

Ce livre, qui avait pour titre hollandais Dree Gespreeken met Hitler, avait pour auteur Sidney Warbourg, l'homme dont la banque avait financé, avec d'autres, la Révolution russe de 1917!

Deuxième motif: Hitler au pouvoir et les dirigeants du Reich n'ignoraient pas, loin de là, le vaste plan de la Synarchie mondiale, le leardership américain, l'avenir promis à la Russie soviétique ni même la future intervention de la Chine. Saint-Yves d'Alveydre, qui détenait de redoutables secrets des Sectes et dont le système, on l'a vu, se présente comme le prototype de l'opposition au leadership américain, écrivait déjà en 1890:

Une coalition pour écraser non seulement les Hohenzollern mais l'Allemagne? Mais les Indes seraient déjà perdues pour les Anglais! Le tout au profit de qui en somme? De personne en Europe mais de l'empire chinois à l'Est, de l'Amérique à l'Ouest, de l'Islam au Sud.

(Jeanne d'Arc la Victorieuse, page 7)

Hitler, qui savait tout cela, n'avait donc aucun mérite à écrire, en 1928, que le:

rassemblement de tous les peuples européens n'évitera pas pour autant l'hégémonie américaine et que le premier rival pour cette union américaine serait d'abord la Russie d'aujourd'hui et plus encore la Chine avec plus de quatre cents millions d'hommes. (3)

Troisième motif: fort de précédents historiques célèbres, Hitler ne croyait pas à une union européenne unifiant les peuples sur la base et par les moyens de la Synarchie. Pour lui, il y fallait un fédérateur, c'est-à-dire un conquérant.

Tenter de réaliser l'Union pan-Européenne par l'union purement formulée des peuples européens sans qu'elle ait été imposée par une puissance prédominante en Europe... cela conduirait à une entité dont toute la force et l'énergie seraient absorbées par des rivalités et des querelles intérieures comme le fut jadis la force allemande dans la fédération allemande.


Derrière Hitler il y avait, alors, pour aiguiser le désir de voir l'Allemagne imposer cette union (exclusive du condominium anglo-saxon) Lanz, théoricien du National-Socialisme et du racisme aryen, la fameuse société secrète le Groupe Thulé, puis les maçonneries nationalistes et anti-juives, soi-disant dissoutes, mais regroupées dans l' Ordre National Chrétien de Frédéric le Grand. Le nationalisme pangermaniste se réveillait, animé par tout l'appareil secret du nouveau Reich, en opposition rituelle, raciale, avec la Maçonnerie internationale et en état de défense agressive. Et cela d'autant plus que:

Quatrième motif: les dirigeants de ce Reich ne pouvaient pas ignorer le futur démembrement de l'Allemagne (Rideau de fer) au profit de l'Union des Républiques socialistes Soviétiques tel qu'il avait été décidé depuis le milieu du XIXe siècle. De ce point de vue, la seule politique extérieure du régime ne pouvait être que la reprise de la politique de Mitel Europa, sous une autre forme: l'affirmation contraire au panslavisme, l'irrédentisme allemand prévenant les réalisations en cours, depuis 1918. Hitler prit cette avance; il obtint l'évacuation de la Rhénanie, fit une pression électorale énorme pour récupérer la Sarre; reprit Dantzig et annexa l'Autriche, les Sudètes et la Bohême.

En 1938, le Reich hitlérien, comme le Reich impérial de 1913, dépassait à son profit les objectifs au-delà desquels le Grand Œuvre de la Maçonnerie Universelle eût été compromis à commencer par la mise en échec du plan de Confédération soviétique de l'Est européen (voir le chapitre: Rideau de Fer) et surtout la domination mondiale de la Maçonnerie universelle (4).

Alors, la Jacob Schiff, Kuhn et Loeb se mit en mouvement au service de l'Intelligentsia entourant le Frère-Maçon Roosevelt. La Pologne dont Hitler voulait s'assurer fut le piège et l'homme de la situation fut William Bullit, diplomate, ancien agent de la Schiff, Kuhn et Loeb; il pérégrina à travers l'Europe pour pousser à la déclaration de guerre que le Frère-Maçon Groussier, alors Grand Maître du Grand Orient de France, disait avoir été exigée par New-York (5).


Et ce fut la guerre.


Le Reich hitlérien, avec ses Hautes Maçonneries rosicruciennes, prétendait, lui aussi, à un imperium européen férocement anticatholique. Mais la nouvelle défaite allemande amenait les accords de Yalta et, finalement, la maîtrise définitive du leadership américain, voulue par la Maçonnerie Universelle et dont le peuple des États-Unis n'était évidemment que peu informé. Et la prédominance américaine a toujours favorisé la Russie soviétique.

Notes:
(1) LOCARNO, où fut négocié le pacte précédant le mémorandum synarchique de Briand, est un haut lieu des Hautes Sociétés secrètes el cela de tradition. En octobre 1872 - encore cette année-là - y fut tenue une réunion secrète des principaux de la Maçonnerie italienne, avec Félix Pyat el Kossuth, autant dire l'équipe de Mazzini et, par conséquent, d'Adriano Lemmi, flanquée du général prussien Etzel. Il y fut question de la destruction de l'AUTRICHE-HONGRIE et du renversement ultérieur de la dynastie des Hohenzollern.

En août 1917, à Ascona, sur l'autre bord de la Magia, à quelques coups de rames de Locarno, sur le Monte Verita, se tint encore une réunion secrète de l'Ordre du Temple d'Orient (O.T.O.) de l'Hermetic Brotherhood of Light (H.B.L.) et de la Grande Loge anationale et du Temple mystique, où l'on s'entretint de l'instauration d'un Ordre nouveau du monde. Comme par hasard, la formule est semblable à celle du Mage, ami de Roosevelt, qui figure sur le monument américain de Saint-Laurent-sur-Mer: Novus ordo saeculorum.

Nous ne parierions pas qu'une autre réunion ne se soit tenue au même endroit, il y a quelques années.

(2) L'Ordre martiniste et synarchique ayant actuellement ses principales assises en Grande-Bretagne et dans le Commonwealth, au dire de Philippe Encausse, fils de Papus (La Tour Saint Jacques - Trimestres 2-3-4 1960) semble s'être expatrié en Angleterre, au moment de l'occupation, car il était bien vivant en France en 1940.

À cette époque, la presse a fait état de divers événements qu'il convient de rappeler.

Le 25 septembre 1941, le Pacte synarchique fut découvert à Lyon, dans une Loge de l'Ordre Martiniste (la première branche du Martinisme, se disant régulière et traditionnelle) sous la Grande Maîtrise de Chevillon.

Mais auparavant, deux morts successives et mystérieuses avaient été remarquées. Le 23 avril 1941, le secrétaire de Jean Coutrot, chef visible de tant d'organismes pré-synarchiques, mourait subitement en Bretagne et ses papiers personnels disparaissaient peu après, au cours d'un déménagement de sa mère (d'après les «Technocrates et la Synarchie» par J. Coston).

Le 19 mai 1941, c'était le tour de Jean Coutrot. On ne sait pas s'il fut trouvé mort dans son lit ou s'il fut relevé agonisant sur le trottoir devant son domicile, s'il s'agit d'un suicide ou d'un meurtre (id).

Enfin le 24 mars 1944, Constant Chevillon, mystérieusement enlevé de son domicile, fut retrouvé quelques jours après tué d'une balle dans la nuque (id).

Mais l'entreprise dépassait de beaucoup ces hommes et un pays.

(3) Voir plus loin le chapitre sur la Chine.

(4) Telle est bien l'une des causes principales - sinon la principale - de la guerre. Nous en trouvons la preuve dans un article de Walter Lippmann, confirmant les affirmations de la lettre de 1943 du Frère-Maçon Roosevelt qu'on lira au chapitre suivant, Walter Lippmann, toujours très qualifié en ces matières, écrit:

LE PROBLÈME EUROPÉEN, EN 1939, RÉSIDAIT DANS LE FAIT QUE LES NAZIS VOULAIENT S'EMPARER DES VIEILLES NATIONS DU CONTINENT EUROPÉEN.

(Washington Post et le Figaro 22 juillet 1966).


(5) Le Grand-Orient avait adressé à Roosevelt une lettre lui demandant de s'interposer pour éviter la guerre. Cette obédience qui n'est pas agréée par la Grande Loge d'Angleterre est en désaccord, sur bien des points, avec les Maçonneries anglo-saxonnes et l'Écossisme. Ainsi s'explique sa démarche et la déclaration du Frère-Maçon Groussier. D'autre part, un certain nombre de ses membres sont favorables, au communisme.

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