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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mardi, mai 13, 2008

11 Le communisme et la Chine...

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Le communisme et la Chine...


1. - La conquête de la Chine par les communistes est-elle en grande partie attribuable à l'influence des Soviets?

Assurément. On peut dire que l'influence insidieuse et fourbe des Soviets a précipité la conquête de la Chine; d'autre part, nous avons nous-mêmes, en Amérique, trahi la Chine et livré le peuple chinois entre les mains des Soviets. Dès juillet 1912, 5 ans avant le coup d'état des Bolchévistes en Russie, Lénine avait publié quelques écrits sur le travail du Dr Sun Yat-sen en faveur d'un régime démocratique en Chine. Lénine se demandait déjà, à ce moment-là, comment il pourrait transformer «la révolution démocratique» du Dr Sun en une «révolution prolétaire».

Immédiatement après la «révolution bolchévique» en Russie, Moscou commença de s'immiscer dans les affaires intérieures de la Chine. C'est Tchang Kaï-chek lui-même qui le déclare au début de son œuvre remarquable, «La Russie Soviétique en Chine». «La politique de Moscou en Chine a été «axée» sur la fourberie. Dans une première phase, le ministère des Affaires étrangères de Russie s'occupait des relationsidiplomatiques avec le gouvernement de Chine. Dans une seconde, le communisme international préparait l'avènement du parti communiste chinois.»


2. - Le parti communiste chinois serait donc une machine inventée de toutes pièces par les Soviets?

Nécessairement. Consacrée totalement à la révolution mondiale soviétique, la dictature de Moscou se préoccupa intensément de promouvoir la conquête de la Chine par les communistes. Tchang Kaï-chek ne craint pas de l'affirmer: «Le parti communiste chinois n'est pas «un produit naturel» de la Chine; il est le résultat des ambitions de la Russie Soviétique et de la dictature communiste.» Toute l'histoire des relations soviétiques avec la Chine, les combines de Michel Borodine, représentant du communisme international en Chine, et l'organisation de vastes mouvements de «front commun» par les communistes chinois en collaboration avec le Kuomintang - organisme fondé par le Dr Sun Yat-sen - confirment la déclaration de Tchang. A partir de 1922, toutes les activités des communistes n'avaient qu'un but: Transformer la révolution démocratique de Chine en une révolution au service de Moscou.


3. - Est-ce que certaines déclarations des chefs communistes chinois à leurs camarades du monde extérieur prouvent que la Chine communiste a été "instituée" par les Soviets?

Certainement. Les chefs communistes chinois ont toujours affirmé et reconnu à qui mieux mieux qu'ils s'en tenaient au programme tracé par la Russie Soviétique. Voici, à titre d'exemple fort récent, un extrait d'un article important paru dans la revue «Le Marxisme mondial» en octobre 1959. L'auteur, Liu Shao-chi, y traite du «Triomphe du marxisme-Iéninien en Chine». Ce Liu Shao-chi est le successeur de Mao Tsé-tung à la «présidence» de la Chine rouge. On le considère comme l'un des plus grands théoriciens au service de la conspiration communiste en Chine. Parlant du dixième anniversaire de la «République chinoise populaire», Liu Shao-chi déclare, au tout début de son article: «La révolution chinoise est le prolongement de la grande révolution socialiste d'octobre - en Russie Soviétique - qui a inauguré une ère nouvelle dans l'histoire de l'humanité et déclenché le vaste mouvement de la transformation de l'univers.»


4. - Quand les communistes chinois confèrent entre eux ou s'adressent à leurs camarades du monde extérieur, persistent-ils à reconnaître Moscou comme chef de file?

Ils le disent à satiété; avec une régularité qui frise la monotonie. Dans son discours d'ouverture, à la célébration du 10e anniversaire, Liu Shao-chi fit de constantes allusions «à tous ces pays du camp socialiste dirigés par l'Union Soviétique». La «Revue de Pékin», au 1er octobre 1959, reproduit ce discours en supplément.


5. - Est-ce que Moscou a préparé longtemps à l'avance, et de façon minutieuse, Ies plans de conquête de la Chine?

Certainement. Dans son dernier ouvrage, quelque temps avant sa mort, Lénine insistait sur l'importance de «la victoire du socialisme» en Asie. Dans cette œuvre, intitulée «La qualité vaut mieux que la quantité», le dictateur soviétique affirme «qu'en dernière analyse, c'est la majorité écrasante des populations de la Russie, de l'Inde et de la Chine, qui déterminera le résultat de la lutte - entre le communisme et le capitalisme -. L'adhésion de ces trois pays à la doctrine communiste assurerait le «triomphe définitif du socialisme». (Ce passage est tiré des «Oeuvres choisies» de V. I. Lénine, V. IX, pages 387, etc.)


6. - Est-cc que les stratèges du communisme international ont inscrit ces dernières paroles de Lénine au programme officiel Ile leur offensive contre la Chine?

Au 6e Congrès mondial du communisme international, tenu à Moscou en 1928, on adoptait une série de «thèses» ou propositions destinées à promouvoir la révolution mondiale. Ce congrès était le premier que J. V. Staline réussissait à «contrôler» parfaitement. L'une de ces «thèses» comprenait un document très important sur «le mouvement révolutionnaire dans les colonies et les pays semi-coloniaux». Ce document de plusieurs pages soumettait un plan détaillé sur les moyens à prendre et les tactiques à employer par les communistes, pour faire servir les aspirations des peuples de Chine, de l'Inde, et des autres pays coloniaux au triomphe de la dictature soviétique cn ces pays. (Une copie photostatique de ce document reproduit dans la revue «International Press Correspondance», le 12 décembre 1928, sera envoyée gratuitement à tous ceux qui en feront la demande à l'adresse suivante: The American China Policy Association, 1 West 37th. Street, New-York 10, N. Y.)


7. - Quelle tâche ce congrès s'était-il avant tout assignée?

Fonder, dans les colonies et dans les pays semi-coloniaux, tout particulièrement en Chine, des partis communistes puissants et vigoureux dont la double mission serait de faire servir les aspirations «démocratiques» de la nation à l'établissement de la dictature du prolétariat et de lui inspirer une haine féroce à l'endroit des «pays impérialistes». (Il faut entendre, évidemment, par «pays impérialistes», les pays «démocratiques», comme le nôtre, par exemple.) Dans un «manifeste» spécial «à tous les travailleurs du monde et à tous les pauvres pays coloniaux opprimés», le 6e Congrès mondial du communisme international exprimait tout particulièrement le mépris et la haine du parti communiste à l'endroit de «ce vampir d'outre-mer» qu'on appelle les Etats-Unis d'Amérique. On a tellement travaillé, partout, à faire détester les Etats-Unis, que la haine de l'Amérique est devenue, à travers tout l'Extrême-Orient et l'univers en général, «une conviction profonde», une sorte de fanatisme dans l'esprit des communistes et dans le cœur des «sympathisants» du parti.


8. - Est-ce qu'aux Etats-Unis mêmes des groupements et des individus influents et intéressés n'ont pas servi honteusement la cause de Moscou en travaillant à livrer la nation chinoise entre les mains des communistes?

C'est en effet «le malheur» qui est arrivé. Les agents secrets, les amis, les «sympathisants» et les partisans de l'apaisement à l'intérieur même des Etats-Unis amenèrent notre gouvernement à adopter une politique malheureusement favorable à la conquête de la Chine par les Soviets. Voici, à titre d'exemple, un article paru dans la revue « Far Eastern Survey », organe officiel d'un mouvement très bien connu sous le nom de «Institute of Pacifie Relations» - l'I-P-R. - L'auteur de cet article, T. A. Bisson, un «expert», parle de deux Chines: La «Chine démocratique», soumise au parti communiste; et la «Chine féodale», c'est-à-dire, la République chinoise de Tchang Kaï-chek. Ce sont les «opinions d'experts» de ce genre qui, d'après les résultats d'enquêtes menées au sujet de notre sécurité intérieure par le sous-comité sénatorial présidé par feu le sénateur Pat McCarran ont poussé les Etats-Unis à aider puissamment la cause de la Russie Soviétique en Chine.


9. - Afin de tromper le peuple américain au sujet de la Chine, quelles tactiques ces fameux "experts" sur la question "Extrême-Orient" ont-ils employées, soit dans les journaux, dans les revues, dans les livres, ou au sein même du gouvernement?

Ces gens de mauvaise foi ont fait passer les Chinois communistes pour les véritables chefs du mouvement de réforme agraire en Chine. Et pourtant, ce mouvement national et indépendant n'avait aucune tendance communiste, à l'origine, et ne se réclamait nullement de Moscou. Eclairés par cette fraction «d'experts» sur la question «ExtrêmeOrient», les Etats-Unis ont adopté une politique dont les plus clairs résultats ont été jusqu'ici la perte de la Chine aux mains des Soviets et la guerre sanglante de Corée. Toutes ces révélations sont contenues dans les interrogatoires et les rapports faits par le sous-comité sénatorial chargé de faire enquête sur notre sécurité intérieure en rapport avec les activités de l'Institut - I-P-R. Il est prouvé que les communistes se sont habilement servi de cet organisme pour introduire leur propagande mensongère au «Département d'Etat» et dans les autres services du gouvernement.


10. - Est-ce que les communistes américains ont appuyé les partisans de "l'apaisement", soit comme écrivains au service des communistes chinois, soit comme "activistes" au ''Département d'Etat?"

Assurément. Voici, par exemple, un compte rendu du livre de Philip Jaffe, «Frontières nouvelles en Asie», paru dans le journal communiste «The Daily Worker», et préparé par Joseph Starobin, son rédacteur à l'étranger. Ce dernier profita de l'occasion pour louer ces auteurs qui, par leurs écrits sur l'Extrême-Orient, trompaient les Américains sur la nature du communisme et sur les activités des «Rouges» en Chine. On doit se rappeler, ici, que ce Jaffe est précisément cet agent soviétique qui accompagnait Owen Lattimore, en 1937, dans son voyage spécial à travers les provinces en Chine dominées par les «Rouges». C'est lui, également, qui ordonna l'enlèvement de 1 700 documents confidentiels sur la Chine conservés au dossier «Amerasia», soit au «Département d'Etat», soit dans d'autres services du gouvernement américain.


11. - Qu'est-ce que Starobin a dit de tous ces auteurs acclamés par les communistes en cette occasion?

«Les militaristes de la trempe de Patrick J. Hurley s'irritent de ce que les intellectuels américains soient unanimes, à toutes fins pratiques, sur la grande question de l'avenir de l'Asie. Presque tous les écrivains, les experts, les journalistes - et même les diplomates de carrière attachés au Département d'Etat - considèrent que les dirigeants du Kuomintang sont des réactionnaires. Presque tous approuvent le programme des communistes chinois. Presque tous affirment que la présence d'une Inde indépendante et démocratique est essentielle. Il n'y a probablement pas d'autres domaines de la politique américaine au sujet desquels tant de gens avertis sont du même avis. On assiste à une véritable renaissance de la pensée américaine et de la littérature de notre pays sur la question de l'Extrême-Orient.» Et Starobin termine en comblant de louanges Owen Lattimore, Kate Mitchell, Lawrence K. Rosinger, Andrew Roth, Harrison Forman, et Gunther Stein. (Voir, à ce sujet, un livre de Budenz, The Cry is Peace , pp. 45, 46.)


12. - Est-ce là la liste complète des écrivains et des activistes qui travaillaient, en Amérique, à faire accepter les communistes chinois?

Ce n'est là, hélas! que le début. Ainsi, nous voyons, dans les pages de nos hebdomadaires les plus considérables et les plus influents, des écrivains de première valeur décrire les communistes chinois comme de véritables «réformateurs agraires». Par contre, ceux qui ont voulu écrire des livres ou des articles réprobateurs sur les «Rouges de Chine» se sont vu fermer la porte de nos grandes maisons d'édition. Comme le rappelle un ex-communiste, on a fait tomber «un petit rideau de fer» sur l'opinion américaine.


13. - Pouvez-vous nous indiquer quelques-uns des plus ardents partisans des ''Rouges de Chine?"

Owen Lattimore agissait tout d'abord comme rédacteur de l'organisme I-P-R. (The Institute of Pacifie Relations.) On l'invita ensuite à la Maison Blanche et au Département d'Etat comme conseiller spécial sur la question de la Chine et de l'Extrême-Orient. Des enquêtes approfondies et minutieuses menées par le sous-comité sénatorial chargé d'étudier tout le problème de notre sécurité intérieure ont prouvé que «Lattimore se considérait et se reconnaissait lui-même comme un agent de la conspiration communiste.» Un rapport spécial révélait, en effet, que John Carter Vincent et Owen Lattimore avaient contribué largement, en 1945, à rendre la politique des Etats-Unis extrêmement favorable aux communistes chinois. C'était là une condamnation flétrissante pour un homme que l'on avait reconnu à Washington, comme «notre plus éminent expert sur la question de l'Extrême-Orient».

John Carter Vincent, cité par le sous-comité sénatorial à côté de Lattimore, n'était pas lui-même un écrivain; mais pendant un certain nombre d'années il avait «représenté» notre pays en Extrême-Orient. C'est lui que le Département d'Etat avait désigné, déjà, comme directeur du secteur des «Affaires d'Extrême-Orient». De lui, le sous-comité disait également: «Pendant plusieurs années, John Carter Vincent a été, au Département d'Etat, le principal point d'appui et le promoteur des ambitions et des combines de l'I-P-R». On sait que l'on doit entendre par I-P-R. l'Institut connu sous le nom de «lnstitute of Pacifie Relations». Le comité sénatorial n'a pas eu que des éloges à l'endroit de cet organisme. «D'après le parti communiste américain, d'après les bureaucrates et les fonctionnaires soviétiques. l'I-P-R., déclare le comité sénatorial, est considéré comme un instrument au servcie de la politique communiste, de sa propagande et du bureau militaire de renseignements...» Un petit groupe fort restreint «contrôlait» l'I-P-R.; mais les fonctionnaires et les membres du personnel qui le composaient étaient, soit des communistes, soit des «pro-communistes».


14. - Parmi les écrivains déjà mentionnés, se trouvait-il quelques espions soviétiques de la trempe d'Alger Hiss, au Département d'Etat, et de Harry Dexter White, à la Trésorerie?

Les témoignages présentés au sous-comité sénatorial chargé de faire enquête sur l'efficacité de notre système de sécurité intérieure ont révélé que Gunther Stein, Israel Epstein, et Agnès Smedley, entre autres, étaient des espions au service des Soviets. Epstein, qui travaille maintenant pour le gouvernement communiste de la Chine, était l'un des plus remarquables écrivains de l'I-P-R.


15. - Est-ce que les écrits et les intrigues des communistes et de leurs amis d’Amérique ont provoqué, en Chine, quelque réaction immédiate de la part de notre personnel?

Le général Joseph Stilwell, pour sa part, se laissa prendre au piège. Il devint très favorable aux communistes chinois et fort hostile au généralissime Tchang Kaï-chek. D'autre part, lorsque Wedemeyer remplaça Stilwell, il se rendit vite compte du subterfuge des communistes. Sa politique, on s'en aperçut, fut nettement «démocratique». Aussi ne perdit-on que peu de temps à le limoger.


16. - Est-ce que ces écrits et ces intrigues favorables aux communistes chinois influencèrent également la politique d'ensemble des Etats-Unis?

Certainement. Tant et si bien que les Etats-Unis furent amenés à trahir la République de Chine et à consolider le régime des Chinois communistes. Cela se produisit de diverses manières. Soulignons ici les plus importantes.

a) En dépit des engagements antérieurs pris par les Etats-Unis à l'endroit de Tchang Kaï-chek à la conférence tenue au Caire, notre gouvernement sacrifia la République chinoise. Il avait promis à Tchang Kaï-chek de respecter et de faire respecter l'intégrité territoriale de la République chinoise; à Yalta, il fit volte-face. En effet, en vertu des accords conclus à la deuxième conférence des Trois Grands tenue en février 1945, la riche province chinoise de la Mandchourie fut cédée à la Russie Soviétique. On céda également aux Russes les ports suivants: Port de Darien et Port Arthur. Ces énormes concessions devaient par la suite faciliter les efforts communs des Russes et des communistes chinois et permettre à la Russie Soviétique de subjuguer la Chine. William Henry Chamberlain, reconnu comme un maître en affaires de politique soviétique, a qualifié l'accord de Yalta «le Munich appelé Yalta».

b) Pendant que les communistes chinois recouraient à toutes sortes de manœuvres contre Tchang Kaï-chek, les Etats-Unis pressaient la République de Chine d'engager des pourparlers avec les communistes. Ces conférences prolongées laissaient quelque répit aux «Rouges», qui en profitaient d'abord pour faire venir de la Mandchourie, par l'entremise des Soviets, les armes enlevées aux Japonais, et ensuite, pour recruter les troupes nécessaires au maniement de ces fusils.

c) En résumé, c'est à partir de la conférence de Yalta que les Etats-Unis ont adopté une politique d'abdication et d'avachissement devant les exigences des Soviets; jusqu'au jour où ils ont dû abandonner Tchang Kaï-chek à son sort. lis ont ainsi assuré le triomphe des communistes en Chine continentale.


17. - En plus de John Carter Vincent, y avait-il d'autres agents secrets, des "sympathisants" et des partisans communistes au sein du corps diplomatique en Chine?

Il y en avait beaucoup d'autres. Et c'est leur présence en Chine qui a été l'un des facteurs-clés de la victoire du communisme. Le sous-comité sénatorial chargé de faire enquête sur notre sécurité intérieure en a accusé plusieurs de suivre une politique favorable aux communistes. On a même révélé le nom de quelques-uns, dont John Stewart Service, Solomon Adler, et John Patton Davies. Des vingtaines d'employés subalternes du Département d'Etat travaillaient à faire accepter les directives et les vues de l'I-P-R. (Tous ces documents font partie des témoignages recueillis par les comités sénatoriaux chargés de faire enquête sur les forces armées et sur notre politique étrangère - l'enquête MacArthur - en date du 4 juin 1951. On les retrouve également dans la biographie du général Patrick J. Hurley, préparée par Don Lohbeck, et publiée en 1956).


18. - Après avoir saisi le pouvoir en Chine, comment les communistes se sont-ils comportés vis-à-vis de la religion?

Comme il arrive chaque fois que les marxistes sont au pouvoir, la religion chrétienne a été condamnée à être «liquidée», c'est-à-dire, vouée à l'extinction. Les communistes employèrent d'habiles manœuvres en vue de faire disparaître à la fois Catholiques et Protestants. On organisa des campagnes monstres contre les «étrangers»; et l'hystérie et le fanatisme des masses eurent tôt fait de diriger la violence des persécutions contre les missionnaires venus de pays non-communistes. C'est dans ce climat de terreur que fut martyrisé Monseigneur l'Evêque François-Xavier Ford. Les «Rouges» jetèrent les missionnaires en prison, les forcèrent à vivre dans des conditions abjectes, les obligèrent par les moyens les plus vils et les plus exécrables à «signer des confessions truquées». Par la mort ou par l'exil, les communistes ont fini par se débarrasser de tous les missionnaires «étrangers», catholiques et protestants à la fois.


19. - Après ce genre de persécution, les communistes chinois ont-ils employé de nouvelles méthodes destinées à "liquider" la religion?

Après s'être débarrassés des missionnaires «étrangers», les «Rouges» modifièrent leurs tactiques une fois de plus. Ils se mirent en tête d'établir ce que l'on pourrait appeler «le contrôle communiste des Eglises». Ainsi, parmi les Catholiques, ils fondèrent des «associations patriotiques», dans le but de provoquer un schisme avec le Vatican. Grâce au schisme, les Catholiques chinois n'ont plus aucun contact avec la Papauté; ils tombent dès lors complètement sous la tutelle du régime communiste. On s'est servi de tactiques semblables contre les Protestants.
20. - Quelle est, jusqu'à ce jour, ''la réalisation soi-disant extraordinaire" des communistes chinois?

«Le grand bond en avant» constitue la plus formidable réalisation du régime communiste en Chine. C'est en 1956 qu'on l'a décidé, conformément à la conception marxiste du matérialisme dialectique. En effet, la doctrine marxiste enseigne qu'à certaines époques de l'histoire «un bond violent et extraordinaire» devient absolument nécessaire. Le programme de «ce bond prodigieux» exigeait d'une part le développement et l'accroissement des industries lourdes et négligeait d'autre part les conditions de vie de la population. On assista alors à un phénomène assez étrange: Les intellectuels furent conscrits pour le «travail volontaire». On les obligea à se rendre dans les campagnes pour y travailler dans les grands chantiers de construction où l'on avait besoin de main-d'œuvre. Mais le point culminant de ce prodigieux «bond en avant» a été, du moins selon les communistes, l'établissement, en 1958, des «communales populaires».


21. - Qu'est-ce donc qu'une "communale populaire"? Quel est donc son rôle?

On a beaucoup étudié ce système des soi-disant «communales populaires», qui ont contribué, de l'avis même des communistes, à instaurer un véritable régime de «caserne» pour une très grande partie de la population de la Chine continentale. En 1958, et après, la Chine communiste a transformé des centaines de milliers de «fermes collectives» en 26 000 «communales populaires». Une enquête de la SEATO - Traité de l'organisation des Etats du sud-est de l'Asie - démontre que l'on a dû, pour instaurer ce système, recourir à «l'enrégimentation» massive de la population chinoise, à la désintégration des familles et à la conscription générale des femmes pour le travail manuel.


22. - Quel est le but principal du système des "communales?"

Les «communales» ou «communes» servent à plusieurs fins à la fois. Ainsi, elles peuvent contribuer à transformer le paysan chinois en serviteur de l'état. Lénine et Staline ne s'étaient pas comportés autrement vis-à-vis du paysan russe. C'était pour en faire un serviteur de l'état qu'ils avaient établi le système des «fermes collectives». Le système des «communes ou communales populaires» doit d'abord et avant tout, cependant, servir à la désaffectation du foyer et à la ruine de la «société familiale». A cet effet, on installera des cuisines dites «communes»; et les jardins d'enfants seront si considérables que les enfants seront complètement soustraits à la bonne influence de leurs parents. C'est en somme dans les cadres d'une discipline communiste intransigeante que grandiront désormais les petits Chinois.


23. - Depuis que la Chine communiste est devenue une "réalité", quel a été, en ce qui regarde les Etats-Unis, l'objectif principal des communistes du monde?

Aux Etats-Unis, la campagne en faveur de la reconnaissance immédiate de la Chine communiste par notre gouvernement et de son entrée aux «Nations Unies» atteint son comble dès 1950. Les communistes, qui ont lancé cette campagne, et leurs amis - les partisans de l'apaisement - qui l'ont appuyée, savaient très bien que l'admission de la Chine communiste aux Nations Unies suffirait à mettre désormais cet organisme international sous la tutelle du «bloc soviétique», et à rendre encore plus inefficace et stérile l'action d'une Amérique devenue faible et prisonnière au sein même des Nations Unies. Le double véto de la Chine communiste et de la Russie, les campagnes d'intimidation, le chantage et les intrigues des pays satellites assureraient définitivement l'hégémonie du «bloc soviétique». Plus rien ne s'opposerait dès lors à la conquête du monde par les Soviets.


24. - Quel incident a donc fait échouer, en 1950, l'habile complot des communistes en faveur de la reconnaissance de la Chine communiste par les Etats-Unis?

Selon Robert Morris, un ancien conseiller des membres du sous-comité sénatorial chargé de faire enquête sur notre sécurité intérieure, Earl Browder lui aurait déclaré avec amertume que la reconnaissance de la Chine communiste, en 1950, était une affaire réglée d'avance. D'après Browder, c'est à cause des témoignages de Louis F. Budenz en présence du comité Tydings d'abord, et ensuite devant le sous-comité sénatorial cité plus haut, que l'on refusa de reconnaître officiellement la Chine communiste. Les témoignages de Budenz prouvaient de façon incontestable l'existence d'un vaste complot destiné à «empoisonner l'esprit» des Américains et à les tromper honteusement au sujet de la Chine.


En second lieu, il y eut la guerre de Corée. Elle eut pour effet, également, d'amener les Etats-Unis à refuser toute reconnaissance à la Chine communiste. Elle apprit d'autre part aux Américains de quelle façon brutale et inhumaine les communistes chinois parviennent à leurs fins.

Depuis lors, les deux «Chambres du Congrès» américain ont toujours voté, par une majorité écrasante, contre toute résolution à cet effet.


25. - Après 1950, quelle fut la tactique préférée employée par les "partisans de l'apaisement" en vue d'obtenir la reconnaissance officielle de la Chine?

Ils firent courir le bruit que le régime de Mao Tsé-tung allait bientôt rompre avec la Russie Soviétique. On répétait qu'il allait devenir «un autre Tito». Mais cette rumeur était absolument sans fondement.


26. - Peut-on prouver que cette rumeur était sans fondement?

Les faits, la vérité, la réalité, les relations de la Chine communiste avec la Russie Soviétique contredisent «cette nouvelle» que nos commentateurs - qui sont sans cesse du même avis que les partisans de l'apaisement - reprirent à qui mieux mieux. Dès 1935, au 7e Congrès mondial du communisme international, on faisait tellement état du parti communiste chinois, dans les milieux les plus influents du mouvement communiste international, que les camarades chinois furent choisis pour souhaiter la bienvenue à tous les délégués des autres partis communistes. A cette occasion, les communistes chinois avaient proclamé à la face du monde: «Longue vie à la révolution mondiale du prolétariat! Longue vie à notre chef et à notre maître, le camarade Staline!»

Telle fut également, au cours des années subséquentes, l'attitude des chefs communistes chinois à l'endroit de la Russie et de ses chefs. Telle est, encore aujourd'hui, leur attitude. Le 2 juin 1959, Soong Ching Ling - que l'on a connue sous le nom de madame Sun Yatsen - vice-première de la Chine communiste, écrivait un article dans la «Revue de Pékin» à l'adresse de tous les camarades du monde. Cet article avait pour titre: «La Chine et la Russie Soviétique sont à jamais réunies».


27. - Comment cette femme illustre, en s'adressant aux chefs communistes chinois, démontre-t-elle l'unité de la Chine communiste et de la Russie Soviétique?

Elle emploie beaucoup d'arguments pour démontrer que le parti communiste de Russie exerce pleine autorité sur toute la conspiration communiste internationale. Par-dessus tout, ce personnage important insiste «sur la nécessité d'un effort commun qui soit le résultat et la conséquence de décisions prises en commun à la lumière de la conception que le marxisme-léninien se fait de l'univers».


28. - Si le régime communiste chinois s'était comporté comme "un autre Tito" pendant quelque temps, est-ce que cela aurait servi la cause des Etats-Unis?

Pas du tout. Tito a toujours été un prétexte, pour Moscou. Il nous laisse croire, afin d'obtenir de l'argent des Etats-Unis pour affermir et consolider son régime communiste, qu'il diffère de quelque façon de Moscou. Mais en même temps, sur la scène politique internationale, il fait tout ce que veut Moscou. Aux «Nations Unies», Tito appuie constamment Moscou. On s'en est rendu compte, il n'y a pas si longtemps encore, lorsque la Yougoslavie communiste se rangea du côté de la Russie Soviétique au moment où l'on proposa, aux Nations Unies, de faire enquête sur le massacre brutal des Hongrois par les Soviets et de dénoncer officiellement la perfidie de ces derniers. La Yougoslavie s'opposa à toute forme de critique. Encore en 1959 - le 12 décembre - son vote la rangeait du côté des Soviets. Elle approuvait officiellement la «Boucherie de Budapest».


29. - Déjoués par le bon sens du peuple américain en rapport avec le "Titoïsme des chefs communistes chinois", à quel stratagème nos partisans de "l'apaisement" ont-ils eu recours récemment?

Depuis la visite de Nikita Khrushchev en notre pays, les partisans de l'apaisement envisagent nos relations avec la Chine communiste sous un jour nouveau. D'après les arguments fallacieux qu'ils emploient à qui mieux mieux dans nos nombreux journaux, Khrushchev serait un ange de paix. Quant à la Chine communiste, elle «ferait obstacle aux efforts de paix de Khrushchev».

Dès lors, nous devrions nous rapprocher de quelque façon de la Chine communiste afin d'apaiser son tempérament belliqueux. Peut-être le patron de la Chine communiste - notre nouveau Staline, Nikita Khrushchev - accepterait-il de se faire l'arbitre entre nous et les communistes chinois?


30. - A cause de la politique que la Chine communiste entend adopter à travers le monde, et des principes qui inspirent ses attitudes diverses, ne serait-il pas imprudent pour nous de reconnaître offlciellement ce régime, ou même, d'entretenir avec elle des rapports de toute autre nature?

La politique des communistes chinois est de nature à décourager toute tentative de rapprochement de notre part. Nous ne pouvons donner, ici, que deux exemples; mais nous les croyons très frappants et probants. Il s'agit, tout d'abord, du fameux document politique de Mao Tsé-tung, «Les impérialistes et tous les réactionnaires sont des tigres de papier.» «La maison d'édition des langues étrangères» de Pékin en a assuré la diffusion en plusieurs langues, en 1958, dans le but d'instruire les camarades du monde entier. L'idée principale, que Mao Tsé-tung reprend constamment au cours de son discours, est la suivante: «Les Etats-Unis peuvent être complètement détruits - et ils le seront un jour - comme nation souveraine et indépendante, si les communistes chinois accordent leur collaboration aux autres puissances communistes du monde. La revue World Marxist, le plus important des organes utilisés par Moscou pour transmettre ses directives aux communistes du monde, nous fournit le deuxième exemple. L'éditorial d'octobre 1959 a été préparé par nul autre que le nouveau président de la Chine rouge, Liu Shao-chi. Cet article s'intitule: Le triomphe du marxisme-léninien en Chine. Celui qui en étudie les longues pages se rend compte que la Chine communiste a été choisie par Moscou pour être la patronne et l'organisatrice des «révolutions nouvelles» en Iraq, à Cuba et dans les autres pays du Moyen-Orient et de l'Amérique latine. Ces «révolutions nouvelles» s'accomplissent de telle sorte qu'elles semblent être d'origine non-communiste. Ainsi, l'on «exonère» Khrushchev de tout blâme sans pour autant laisser à d'autres qu'à des communistes le soin de «mener» ces révolutions «à bon terme».


31. - Quelle doit être, alors, notre attitude vis-à-vis de la Chine communiste. si nous voulons sauver les Etats-Unis et la liberté?

Nous ne pouvons adopter qu'une seule politique à l'endroit de la Chine communiste. Et le peuple américain doit continuellement la recommander à nos sénateurs et à nos représentants. Il faut insister auprès d'eux, sans nous lasser. sur la nécessité d'adopter une politique de fermeté, comme celle qu'adopta feu le secrétaire d'Etat John Foster Dulles au cours des dernières années. En 1958, les Chinois communistes attaquaient Quemoy et Matsu. Aussitôt, les partisans de l'apaisement clamèrent en chœur, en Amérique, que seule la réddition de Quemoy et de Matsu, et même de Formose, pouvait sauver nos têtes et nous protéger contre des désastres et des calamités catastrophiques. Tel fut, par exemple, le ton des lettres innombrables adressées au «New York Times». Mais Foster Dulles refusa de «bouger». Foster Dulles refusa de sacrifier la liberté des peuples à Formose. Aucune guerre ni calamité n'en résultèrent.

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