Libellés

Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mardi, avril 10, 2007

61-69 « NEUTRALITÉ » DU LAÏCISME FACE AU CODE COSMIQUE

En 1980, un code de principes et de lois, applicable à l'échelle universelle, fut publié dans un livre intitulé Cosmic Presence. Ce code contient deux principes et cinq lois. Ses principes sont celui des absolus, qui régit l'ordre du réel, et celui du conflit, subordonné au premier, mais maître en son propre royaume du perçu ou vécu ou encore du maintenant. Ses cinq lois sont celles du conflit, des extrêmes, du point_critique, de la similitude et de l'unité. En voici l'énumération plus détaillée: (3)

(3) Roger Lebeuf, Cosmic presence, Montréal, Bellarmin, 1980. pp. 519-520.

Les deux principes

1.) La modalité de l'univers et de ses processus est une modalité d'absolu à absolu.

2.) Dans le vécu, en dernière analyse, toute relation est conflictuelle.

Les cinq lois

1.) Loi du conflit: En cas de conflit, le plus fort conquiert le plus faible.

2.) Loi des extrêmes: Tout moteur opère entre deux extrêmes d'efficience, soit au_delà de 0% et en-deçà de 100%.

3.) Loi du point critique: Une présence dans le maintenant nécessite un minimum d'efficience à tout point critique.

4.) Loi de la similitude: La modalité de tout processus est similaire.

5.) Loi de l'unité: L'efficience de la partie et du tout est limitée par l'efficience de la partie.

Fruit d'une analyse d'études scientifiques dont les travaux se sont étendus sur une période de plus de quarante ans, le Code cosmique s'applique à toute situation conflictuelle. Depuis cette publication, un débat apparemment aussi rébarbatif que celui concernant la possibilité qu'un curriculum d'ordre moral puisse être, ou non, neutre se résout très facilement et d'une façon définitive. En effet, le 2e principe du code que l'on vient de citer nous instruit sur le fait que rien ne peut être neutre en ce bas_monde. Le conflit entre deux parties implique foncièrement des prises de position qui ont non seulement leurs préjugés, mais leurs conséquences. Ainsi en est_il du rapport de choc entre les laïcistes et les chrétiens: aucun des deux mouvements ne peut évoquer la neutralité pour servir ses fins. Et, qui plus est, comme l'indique la première loi cosmique du conflit, l'inégalité réelle des forces entre les adversaires fait en sorte que le conflit ne peut susciter qu'un seul conquérant. Cela fait sûrement l'affaire des laïcistes: en fait preuve le texte de Louis Capéran où les laïcistes de la fin du 19e siècle _ aussi missionnaires que ceux d'aujourd'hui _ montrent une hargne sans bornes envers la notion de neutralité. Alors on se demande quelle mouche a piqué le groupe de travail du rapport Proulx pour avoir proposé l'imposition d'un curriculum de « laïcité ouverte » sous le couvert plumeux de la neutralité.

Parlons justement de la «laïcité ouverte» qui est le Cheval de Troie du rapport Proulx. On se demande comment peut être neutre ce qui est ouvert à la délibération démocratique, puisque toute opinion est une prise de position. On se demande comment peut être neutre ce qui est ouvert au principe fondamental de l'égalité de tous les citoyens, puisque, dans cette condition, tout doit être nivelé par le bas. On demande comment peut être neutre ce qui est ouvert à l'autonomie du jugement rationnel, puisque toute décision critique est le fruit d'un préjugé légitime. D'autre part, ce qui est ouvert à quelque chose implique nécessairement que c'est fermé à autre chose. Ainsi en est_il de la neutralité de type républicain de l'Etat qui se ferme à l'enseignement confessionnel de la religion dans les écoles publiques, à l'animation de pastorale catholique ou protestante et même à toute gratuité. En d'autres mots, ce qui est ouvert au laïcisme prétendument tolérant est radicalement fermé au christianisme à moins que celui_ci accepte béatement de se faire enguirlander par cette question qui, selon les vues du rapport Proulx, n'a qu'un «OUI! exclamatif pour réponse:
L'Etat a-t-il le droit et le pouvoir d'imposer un curriculum? (4)

(4) Rapport Proulx, p. 80.

Aucun commentaire:

Archives du blogue