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vendredi, avril 13, 2007

101-102 Les francophones dans la Franc-Maçonnerie

OTTAWA
Manipulations et pots-de-vin: une petite histoire de conflits entre frères
(cf. article suivant de J.-Z.-L. Patenaude)

LE DEVOIR 17/6/87
Les francophones dans la Franc-Maçonnerie
LIBRE OPINION
J. Z. LÉON PATENAUDE
L’auteur à été le premier francophone originaire du Québec initié au Grand Orient de France du cours de la période contemporaine. Il fut aussi l'initiateur en 1977 du Grand Orient du Québec, association des francs-maçons du Québec

Dans un rapport d'une étude indépendante de Me Pierre Gagnon de Québec, sur les relations interpersonnelles au sein du Service canadien de renseignements et de sécurité (SCRS), on conclut que ce service se livre à une discrimination systématique envers les francophones et envers tout autre groupe bien défini et étaye la thèse d'une CIA canadienne infiltrée par la Franc-Maçonnerie anglo-protestante au sein de cet organisme par des anciens de la GRC.

Malgré les nombreuses dénonciations dans les Rapports annuels du Commissaire aux langues officielles dans de nombreux organismes et ministères fédéraux, cette situation constatée aujourd'hui à l'endroit de la SCRS mérite d’être clarifiée.

Ni une église, ni une secte

On connaît les résistances dans la fonction publique fédérale, dans les ministères fédéraux et particulier de la Défense nationale et de la Gendarmerie royale du Canada à l'application de la Loi sur les langues officielles et aux très nombreuses recommandations des commissaires qui se sont succédé.
Puisque le rôle et l'importance de la Franc-Maçonnerie anglo-saxonne est mentionnée, il est temps après tant d'années de luttes au sein de la fonction publique fédérale, de faire le point sur les résultats et percer les résistances solides, comme c'est le cas actuellement de la SCRS. et de la GRC, tel que vu récemment, ainsi que dans d’autres importants ministères fédéraux.

Puisqu’il est question de réseaux de Francs-Maçons et de la Franc-Maçonnerie dans cette triste réalité, le public a le droit de savoir la situation des Francs-Maçons francophones du Québec sur la question culturelle, les problèmes linguistiques et le respect de la Loi sur les langues officielles.

La Franc-Maçonnerie n'est pas une église, ni une secte, ni un parti politique, ni un syndicat, et elle n'est pas homogène. Il existe deux grandes tendances: la Franc-Maçonnerie démocratique libérale et la Franc-Maçonnerie anglo-protestante. Toutes les deux sont universelles.

Depuis 1795, cette réalité historique existe et l’histoire de la Franc-Maçonnerie au Québec témoigne de ce fait des différences culturelles, linguistiques, sociales depuis Mesplet, DuCalvet, Jean-François Xavier Perreault, Louis-Joseph Papineau, , Ludger Duvernay, parmi les Patriotes de 1837, des dirigeants de l’Institut canadien de Montréal (On doit référer à l’ouvrage de Bernard Les Rouges, PUQ, page 272, concernant les relations entre cet organisme et le Grand Orient de France).Il y à de plus la Loge Émancipation avec Honoré Beaugrand, Godfroy Langlois, la Ligue de l’enseignement, la Loge Force et Courage du Grand Orient de France.

Loyauté et désintéressement

Les deux Francs-Maçonneries ne maintiennent aucun lien entre elles. J’appartiens à la Franc-Maçonnerie libérale représentée au Québec par quatre Obédiences reconnues, ayant plusieurs loges francophones et qui ne sont pas reconnues par l'autre Franc-Maçonnerie.

La Franc-Maçonnerie libérale est une institution essentiellement philosophique, philanthropique et progressive qui à pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de la solidarité. La Franc-Maçonnerie libérale au Québec groupe très majoritairement des francophones d’origine québécoise et canadienne-française.
Pour un Franc-Maçon, c’est la pratique de la loyauté et du désintéressement; il vit dans un milieu social et culturel; il a des racines culturelles et sa langue, et il demande protection à la Charte des droits et libertés ainsi que travailler dans sa langue et faire une carrière dans les services publics à tous les niveaux.
La Franc-Maçonnerie libérale est composée d’obédiences qui admettent les femmes et l’égalité des deux sexes dans leurs Temples. C'est pourquoi les maçons francophones du Québec favorisent les demandes et les réclamations des femmes dans la Fonction publique fédérale en particulier, dans l’armée et dans les Services de la GRC.

La Franc-Maçonnerie se compose d’individus venus de tous les horizons, d'origine philosophique et religieuse ou sociale totalement diverses, oeuvrant ainsi au Québec en français, profondément attachés à notre langue, notre culture, ses droits conférés dans la Loi sur les langues officielles, et notre possibilité de gravir tous les échelons dans les services gouvernementaux en travaillant en français.

Pour un Franc-Maçon libéral francophone, il y a plus de devoirs à accomplir, de sacrifices à consentir, de périls à redouter; la Franc-Maçonnerie ne doit pas être un moyen de parvenir...et ceux qui n’en sont pas convaincus ne tardent pas à se retirer. Nous ne cherchons aucun pouvoir, ni politique, ni religieux; nous travaillons pour le progrès de l'humanité dans le respect de la dignité humaine. la justice sociale, la laïcité, le contrôle de la violence et contre tous les totalitarismes, le racisme, l’antisémitisme, et réclament la séparation de l’État et des églises ainsi que l’école publique non confessionnelle.

La société distincte du Québec

Les Franc-Maçons francophones ne réclament aucun privilège, mais seulement la mise en application de mesures, et cela rapidement au sein du gouvernement fédéral pour permettre l’accession de francophones à des postes de commandes, selon les expériences et compétences, le respect intégral dans les ministères de la Loi des langues officielles.

Les Francs-Maçons francophones québécois tiennent compte des réalités sociologiques, culturelles et politiques de la société distincte du Québec.

Je voudrais rappeler un fait historique pour une meilleure compréhension des francophones au sein ce la Fonction Publique fédérale. En 1928, à Ottawa, un groupe de fonctionnaires fédéraux fondaient une société discrète: l’Ordre des commandeurs de Jacques Cartier. Le secrétaire-fondateur était un Canadien français franc-maçon afin de promouvoir et favoriser la venue des Canadiens français dans le gouvernement: le Service civil.
Ayant personnellement joué un rôle durant 13 années (1944-39) au sein de cette franc-maçonnerie catholique et canadienne-française, l’historien Raymond Laliberté a reconnu son rôle, son importance et son influence, principalement dans les milieux gouvernementaux en faveur du français et de la place que les francophones devaient y occuper (Je réfère le lecteur intéressé à l’ouvrage de M. Laliberté sous le titre Une Société secrète: l'Ordre de Jaques Cartier, éditions Hurtibise, HM-1983).

Les Francs-Maçons du Québec ont toujours été séparés selon la culture et la langue. Les luttes se sont atténuées, mais la résistance semble se prolonger dans les milieux fédéraux, ce qu’évoque le Rapport et l’étude du comité. Les Francs-Maçons francophones ne peuvent que se réjouir de toutes les initiatives qui devront être prises afin d'assurer le droit linguistique au sein de SCR, de la GRC et de la Défense nationale, sans minimiser les recommandations des Rapports annuels des commissaires aux langues officielles, de même qu'appuyer, favoriser l’égalité des femmes dans les Forces armées et les Forces de sécurité, incluant les femmes de culture et de langue françaises.


http://jacquesclouseau.free-forums.org/

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